Que l'on regarde du côté de l'histoire racontée, de l'interprétation principale ou des lieux et décors privilégiés par la mise en scène, on est saisi par une constante actancielle et visuelle qui se cherche et se déploie dans les arcanes de la délicatesse intuitive, d'une finesse éthérée, d'une infinie et diffuse tendresse pour les êtres, malgré la lourde petitesse de leur existence présente ou passée. A mettre aussi au crédit de l'œuvre, une composition hors pair d'Eddie Marsan, véritablement subjugué par son personnage et un final en crescendo d'une pertinence et d'une force émotionnelle, extraordinaires. En effet, la judicieuse juxtaposition visuelle des deux inhumations, empreinte d'une grande tristesse, se trouve finalement transcendée par l'ultime plan final qui dévoile l'hommage pluriel de tous ces morts que John May avait accompagnés, avec déférence et compassion, dans le passé, jusqu'à leur dernière demeure.