On plonge dans la guerre sur cette dernière partie de la trilogie. Les combats occupent l'écran tout de suite et longtemps. On fuit, on se canarde, on triche, on se débrouille dans un chaos sans fin (les images de désolation, ces villes par terre, peuvent rappeller "Le pianiste" de Roman Polanski). Intervient une jolie blonde, bien campée dans sa fusion entre scène et réalité, contrepoint habile pour qu'on comprenne que le caméléon sommeille en chacun de nous, quoique à des degrés divers. L'escalade dans la folie collective atteint son apogée ici. On se noie dans l'alcool pour oublier son déni de soi-même. La jeune fille aide à cerner combien la survie post-guerre requiert d'arrangements. Ferry en deviendrait presque raide dans son refus de la compromission. Il force le respect du spectateur et pourtant devient terne. Car impossible de ne pas trouver sympathiques ces déjantés, traîtres à eux-mêmes mais si humains, si conformes aux monstres engendrés par une société à son point culminant de putréfaction. Pour autant, on restera tergiverser. Il va où finalement ce brave Ferry trop pur ?... Entendu que les guerres sévissent depuis la nuit des temps, la découverte de ces trois oeuvres d'Axel Corti permet de comprendre l'arrivée d'une guerre. Comment cela s'ébauche, les paliers qu'on ne peut ou ne veut pas voir et qui conduisent au paroxysme avec, en bout de chaîne, les séquelles qu'endossent les générations suivantes... Une sorte d'avertissement. Guerres raciales, religieuses, environnementales, toujours plus ou moins économiques.