inconnu(e)
Des beaux meubles, des belles caisses, de la sape, une épouse qui ne demande qu'à être une fieffée salope... Bref tous les ingrédients du mafioso "violent-chic" mis en valeur par le cinéma américain depuis des décennies (depuis LE PARRAIN ? ). Mais Abel, lui, ne veut pas agir comme un voyou ; il cherche "le chemin le plus droit" ; pour lui la fin ne justifie pas les moyens. Du coup on s'étonne presque du politiquement incorrect de ce film (c'est dire où on en est!). Sauf que quand Julian (pas intégré, pas fort, vraiment pas un winner) se tire une balle dans la tête sous les yeux d'Abel (son exact opposé), la première chose que fait ce dernier c'est colmater la fuite de fuel provoquée par le tir. C'est qu'il l'a eu à bon prix ce fuel ; faut pas gâcher. Et là on comprend que la morale d'Abel est avant tout économique. Sa "droiture" n'est d'abord pour lui que le meilleur moyen de s'en mettre plein les fouilles. Après tout, la "légalité" est peut-être devenue si favorable aux plus forts, aux plus durs, que ceux-ci ont d'abord intérêt à la garantir ? Du coup, malgré une lourdeur certaine, la scène du daim en particulier, je me demande si ce film n'est pas plus intéressant qu'il n'en a l'air.