On va peut-être reprocher à ce film sa lenteur paresseuse, qui semble prendre des allures précautionneuses. On peut aussi lui reprocher son maniérisme. De fait, le film est très beau. Sa beauté plastique n'est plus maniériste quand on sait l'artisanalité habituelle des films du tiers monde. Sa lenteur, elle, le met un ton au-dessus des habituels pamphlets manichéens de la dialectique anti-colonialiste. Ici, on est conscient d'un désarroi profond et digne, celui d'un peuple jeté dans un jeu de massacre au-delà de sa culture.