En août 1968, la foudre a frappé la case d'un berger peul près d'un village de pêcheurs, Ganghel, au Niger. Le Yenendi, cérémonie traditionnelle de purification pour obtenir "l'eau du ciel, mais pas le feu du ciel", est organisé, avec venus de Niamey, des prêtres sorko, des musiciens et danseurs rituels et des fidèles conduit par Pam Sambo Zima. Les musiciens appellent Dongo, le génie du tonnerre, et son frère Kirey, le génie de la foudre, pour leur demander les raisons de leur attaque et solliciter aussi leur pardon. Les tambourinaires scandent les anciens rythmes et un homme entre bientôt en transe, devenant le "cheval" de Dongo et en même temps le génie cavalier. Une double métamorphose s'opère et une femme est possédée à son tour par Kirey. Quand les dieux cavaliers ont maitrisé leurs chevaux, ils rendent alors visite aux hommes. Dongo purifie la terre foudroyée et les dieux saluent ensuite chaque personne présente. Les dieux en colère s'asseyent alors devant les musiciens pour le jugement. Dongo dialogue longuement avec Sambo et les hommes, exigeant le sacrifice de dix taureaux en tant que possesseur de la terre de Ganghel et comme unique condition du pardon. Sur le refus du pasteur, c'est le verdict des dieux du ciel, pas de pitié, pas de pardon. Ils partent, menaçant que la foudre s'abatte sur la terre et que le mil devienne de la paille stérile. Les prévisions des dieux se réalisèrent avec la grande sécheresse du Sahel qui débuta en 1968 et dura sept longues années.
Source : Matériel de presse