Aujourd'hui, regarder pareil portrait fait à la fois préhistorique et d'un arrière-goût populiste, vague impression de revenir au temps des "grandes familles respectables", sous Le Grand Charles, garde à vous !... Ces aristos maîtres partout, raffinements de langage signalant un sang supérieur, comportement sans transition de mielleux à odieux, notamment avec leur petit personnel obligé de suivre sinon la porte est là. Gabin en turfiste bougon, doublé d'une sacrée fripouille ! Jean Lefebvre, l'humilité comme souvent, ôtez-moi ces mains de vos poches... De Funès plus vrai que lui-même, réincarné depuis (difficile de ne pas y penser !) dans un jumeau élyséen incompréhensible. Sublime passage de Madeleine Robinson en dame pincée mais touchante par sa vulnérabilité voilée par un riche mari américain. Truculence des dialogues de Michel Audiard pour cette plongée en noir et blanc dans les courses de chevaux où le profane peut trouver à s'instruire, nul besoin d'être spécialiste... Vigoureux plans d'ensemble qui entretiennent le suspense à chaque départ, petits vices de parcours confiés au seul spectateur... Un bon divertissement si l'on parvient à supporter le monde de l'aristo-escroc cher à Grangier, un genre qui peut mettre les nerfs à vif en avril 2009 !