Alcool, pharmacopée, usure de couple, enfants gênés. Le maître-mot, "se taire c'est mieux". Pas vraiment la fête dans cet endroit ingrat "qui pouvait être laissé aux Indiens" ! Et pourtant, le petit air de country (Eric Clapton en live) offre un écho optimiste chez le spectateur qui peut rapprocher le sujet de "Un conte de Noël" (Despléchin), "Peter's Friends" (Branagh), "Carnage" (Polanski). Les envies et devoirs, brèches, impasses. C'est toujours très bien amené à l'image et au son, aucun ennui dans ce lavage de linge sale où on est voyeur tout à fait consentant. Le scénario patine faussement. Vite compris que c'est pour mieux ménager la stupeur... le rire, même quand c'est triste, comme si la vie, vue de l'extérieur, additionnait les situations loufoques. Arrive ce quart d'heure magique, la prière, faux-semblant alors que la faim tenaille, un supplice qu'on ne souhaite pas à son pire ennemi ! Sur fond de frictions générationnelles (rôles marquants pour Meryl Streep et Julia Roberts !), deux gros secrets de famille assortis d'attitudes trompeuses pour l'auditoire. Et les deuils, ces couperets venant à l'heure qui leur chante. Comme les détails sur les personnages, ce qui rend certains plus attachants que d'autres afin qu'on en revienne quand on sait tout. Un film grinçant mais fraternel sans leçon de morale !