Yves Saint Laurent, usine à gaz pulsionnelle, bouillante et sensitive, se projette vers les sommets de son art, en compagnie de divers éclairs et effondrements instinctifs, reconduits régulièrement de manières intensives. Le bateau tangue dangereusement sans jamais sombrer, ceci grâce à un compagnon de route lucide sobre et investi, impuissant devant les incessants naufrages d'un esprit hautement créatif dont les éclairs de génie se retrouvent souvent en concurrence avec le besoin de s'autodétruire.Un créateur timide et angoissé, brillant dans le discernement, complètement absent dans la récupération festive, implose dans des nuits sulfureuses dont la finalité est la conquête d'un statut d'épave récupérée au petit matin.La belle et la bête, en cohabitation constante, près ou très éloignée d'une entreprise thématique encensée par un public conquis par la face visible d'un iceberg à double face, étincelant à la lumière, démantelé en coulisses.Un trajet cabalistique entre la grâce et son inverse.Le yin a la poursuite du yang, équilibre perpétuel d'une machine émotionnelle incapable de se stabiliser durablement dans un seul de ces deux concepts.