18,5/20 : Univerciné britannique Nantes 2013. Sacrée petit bout de femme que Philoména sous les traits d'une actrice âgée pleine de répondant, véritable bras d'honneur au glamour, à la chirurgie esthétique. C'est la fête perpétuelle dans cette histoire grinçante et romantique à la fois, sans jamais qu'on dérive flagornerie où clichés. Ainsi, le couple Martin Sixmith et Philoména fonctionne à plein, leur objectif jamais perdu de vue, chacun conscient des abîmes intergénérationnels. Deux tempéraments complémentaires pour une mission funambule, sur fond d'institutions à couvercle plus ou moins hermétique... En chemin, Stephen Frears habille ses personnages de sa verve (réalisateur au mieux de sa forme dans ce film !). La manière de raconter un livre à partir d'un moyen de transport, sans crier gare une ou deux répliques cinglantes, de celles qui émanent des personnes revenues de très loin dans la souffrance intime. On a les yeux qui s'embuent pendant un long cri de douleur, on éclate de rire la séquence suivante... Tout repose sur la pétillance de Judi Dench, "la plus mignonne des petites vieilles du grand écran". Elle donne envie d'avoir son genre de rides (très attirante plastique même filmée en gros plan avec toutes les marques de l'âge), ce naturel, ce timbre de voix aussi, ce phrasé, cette manière d'articuler chaque syllabe, son sens de la répartie en cas d'attaque. Un pur délice... La bonne distance par rapport à l'événement de départ, des prises de vue avec coupures aux bons moments, l'action qui n'arrête pas, font écarquiller les yeux et se dire, ah, comme ils ont dû tous s'amuser pendant le tournage !