Il y a presque des époques pour apprécier un film, banni ou écoeurant à sa sortie, relançant l'intérêt quelques décennies plus tard... C'est le cas de celui-ci. Il est encore soit trop gros, soit délicieusement caricatural. A rebours des romances hollywoodiennes sur fond crapuleux (Nicholson en Tex Avery dans l'approche qu'il a de sa partenaire Kathleen Turner, efficace en tueuse glamour)... Leurs oeillades style "je te tiens par la barbichette" montrent à quel point le coeur lutte avec le dressage devenu partie intégrante de l'individu. Certes le mot "polack" pour "polonais", audible en 1985, écorche l'oreille en 2012 sur le dvd sorti en version française. Sinon ce peut être un divertissement honorable, gagnant en suspense en dernière partie. A l'exception peut-être du patriarche qui en fait des tonnes, les acteurs s'amusent ferme dans leur double jeu et Jack Nicholson peut cabotiner, son rôle le demande. Récit pertinent pour relever les paliers de cynisme des extrémistes, leur logique de pragmatiques dénués de réflexion. Une belle définition du "panier de crabes"... Pour corser les affres de ces bandits de la politesse, John Houston met des gants, case affective d'abord... Résultat, on voudrait laisser une chance au couple.... A voir manoeuvrer la tribu Prizzi, monstre froid aux lentes tentacules policées, on se prend à comparer avec les mafias expéditives d'aujourd'hui, La "Camorra", pour ne citer qu'elle.