Prix du Jury Univerciné Allemand 2013 au Katorza de Nantes. Une belle histoire ! Des personnages en or... Le mari proche du sanglier, l'épouse qu'on croirait extraite d'un tableau de Georges de La Tour, le Juif candide et ennemi numéro un. Pour cadre, l'épaisseur des bois, quelques fusils de chasse aux abords de cette grosse maison où l'on s'isole ou s'épie, une taverne où se lâchent les copains, un vélo qu'on enfourche... Il faut aider la nature, on mène bien la vache au taureau si nécessaire, soit...Des attitudes, des mots tranchants au bout des silences. Dans ce microcosme de la Forêt Noire, suspense, Emma et ses deux hommes, gros plans sur les traits, attendrissement, puis gestes ulcérés. Délicieux comme la réalisatrice pousse le bouchon... Je n'ai pu m'empêcher de penser à "Ander" de l'Espagnol Roberto Caston, même cocasserie de situation, même émotion qui pousse chacun dans ses retranchements avec, ici, l'inexorable sablier décidant de l'heure des héritiers. L'idée de ramener au présent cet épisode datant du nazisme est louable sauf que je comprends mal le choix des acteurs qui a pu être fait au plan physique. Ils sont si peu ressemblants aux "originaux" ! Si l'introduction (l'ado cherchant son père biologique) arrive à s'incorporer au flash-back, l'issue (retour en Israël) est instructive mais mal incarnée. Du coup, le trio de départ seul reste en mémoire.