"Les anciens" de la ville de Weimar et tous les responsables du studio cinématographique furent très insatisfaits lorsqu'ils visionnèrent le film de Jürgen Böttcher dont ils lui avaient passé commande. La réalisation du film sur la ville du millénaire fut une riche association tout à fait dans la vision subjective de son créateur qui se transforma en obligation et qui comme si souvent chez Böttcher désillusionne toute attente. Il montra une ville belle, comme peu la voit, ne fit l'économie d'aucune informations sur les années du classique et du néo-classique. Rien ne manquait, ni Goethe, Cranach ou Liszt, ni le Bauhaus, ni les travailleurs en mouvement, ni Buchenwald. Et au début, à lui seul, le voyage en voiture vers Weimar à travers les forêts saisies de givre, avec comme fond sonore le bonheur tempéré de la musique de Bach, des images d'une telle beauté auraient dû pleinement adoucir la commission de censure. Ce ne fut pas le cas. Il est vrai Böttcher pose ici des questions graves, il ne tait ni l'étroitesse, ni la stagnation. Il parvient à rendre classique le Weimar de 1976 en faisant coexister dans des séquences Bach et le groupe musical "Bayon" ce qui fut encore très inhabituel à cette époque. Ce fut un des films de studio le plus intéressant mais il ne fut jamais montré en Allemagne de l'Est.

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