L'équipe de tournage, les acteurs, le réalisateur, chacun prend visiblement plaisir à dérouler l'histoire de cet individu plus ours que sa peluche. L'aspect distraction et les subtilités techniques sont au rendez-vous, avec le sentiment qu'Amélie Poulain est dans les parages. Tout cela peut suffire, est de toute façon respectable, bien qu'on puisse décrocher passé la première heure. Un match de boxe, une comédie musicale sur la plage, c'est envoyé dans le désordre. Les dialogues sont de qualité variable, la caméra acrobatique refait sans cesse surface sur les yeux bleus, après moult va et vient sur les parents vus à partir des menottes enfantines... Des gags qui font mouche (l'obsession chinoise, le concert final !), ceux qu'on n'a pas eu le temps de bien saisir. De temps à autre un tour de passe-passe pour virer de la bande dessinée en papier à l'écran de cinéma. L'humour très personnel de Sylvain Chomet plane comme une signature mariant ses deux vocations. Dommage qu'il y ait léger surdosage, qu'au lieu du suspense escompté, un peu d'impatience se devine dans la salle, tourner plus vite la manivelle vers le futur démange. Car si on voyage bien comme enfant dans les livres d'images, l'inattendu récolté fait assez peu avancer l'intrigue... Une suite d'images rappelant le dessin animé. J'ai surtout raffolé des deux tantes et de la marchande de légumes, tout est fait pour. Le mutisme du protagoniste le rend un peu tête à claques à la longue... En toute dernière partie, l'histoire se tient pourtant. Il y manquerait juste la communication profonde avec les demandeurs d'émotion au cinéma. A défaut de tout à fait convaincre, ce film peut aider à "décompresser"