Aucun résultat pour cette recherche
LA VIE D'ADÈLE-2012-
Nationalité : France
Autre-Titre VF : La vie d'Adèle Chapitres 1 et 2
Durée : 2h59
Date de sortie en France : 09/10/2013
Genre : ROMANCE
Themes
Personnages de bande dessinée
- cinéma français -
Milieu scolaire
- cinéma français -
Homosexualité féminine
- cinéma français -
Réalisation : Abdellatif KECHICHE
Inspiration : D'après la bande-dessinée Le bleu est une couleur chaude de Jul' MAROH
Prise de vues : Sofian EL FANI
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Visa d'exp. : 131739
Résumé
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve.
Source : Matériel de presse
Critique
Ajouter Votre
Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Tout n'est pas à poubelliser dans ce trajet laboratoire laborieux imposé à une jeune lycéenne de son temps pulsionnelle, curieuse et incertaine attirée par le besoin de se réaliser temporairement par l'expérience décalée. L'éveil des sens d'une adolescente capturée par l'attirance hors norme incorpore ses troubles et ses indécisions entre le troupeau d'un bahut violent, moqueur et jaloux, la drague masculine et le nectar d'une sauce bolognaise familiale retenant encore captive une jeune fille n'arrivant pas à se positionner sur une sexualité définitive. Tout en se répandant bien souvent dans des durées interminables l'opus offre par instants des moments intenses tutoyant un cinéma vérité conforme à l'environnement d'une jeunesse dispersée, nerveuse et interrogatrice débridée dans les manifs ou dans les cafés puis recadrée sans chaleurs par des cours austères. En attendant l'éveil d'une véritable mission, Adèle ravitaille son jeune âge de cris, de rires et de larmes à l'aide d'une libido de moins en moins condamnée. Dans une traversée chaotique, atypique, porteuse de la seule chose que nous ayant à faire, ressentir. La scène de la rupture est un moment fort.
Note : 14/20
Sans avoir lu la bande dessinée, ce film me laisse convaincue sur le fond et très dubitative sur la forme, plus tout ce qui a pu filtrer des conditions de tournage. Déjà "La graine et le mulet", j'avais trouvé complaisant côté chair, la danseuse du ventre en action pour meubler l'issue me gênait. Toujours le même travers cette fois, on assiste à une joute des corps bien trop longue et trop appuyée pour ce que le récit veut exprimer, cette descente aux enfers des ruptures quand les sens ont trop primé sur la jugeote. On a compris, nul besoin de tant de plans pour libidineux ou détraqués alors qu'il existe des sites dédiés pour se claquer sur les fesses !... Horribles soupirs qu'on croirait des râles d'agonie tant ils auraient mérité d'être couverts par un fond sonore quelconque ! D'un goût douteux aussi cette bouche ouverte aux quatre vents, ce nez qui coule ! Beaucoup trop long ! Et une version encore plus étirée existerait bientôt ? Pitié ! Quelques coupures rehausseraient l'ensemble car pour ce qui est de faire partager les symptômes des différences de classes, le ravin culturel entre les deux demoiselles, la progression de l'intrigue, la reconstruction laborieuse, c'est très bien vu.
L’avide Adèle ( la vide Adèle ?) Le mystère (de l’amour et des êtres) procède, au cinéma comme dans la vie, d’un art consommé (et non point consumériste !) de la suggestion dont Abdellatif Kechiche semble vouloir s’obstiner à tout ignorer ; quant au marivaudage dont il persiste à revendiquer l’héritage, il est d’abord feintes subtiles ("esquive" !) et langage choisi, finement articulé, aux antipodes de ces indigents et grossiers déballages de préau où, ravalés à la vie des bêtes (ou peu s’en faut), on "nique" comme on "broute" (sic). Le maître queux de La Graine et le Mulet (non moins indigestes !), qui se complaît dans la lente et peu ragoûtante dévoration, filme à vrai dire ses multiples repas de spaghetti avec la même indécente proximité que ses interminables et répétitives scènes saphiques que rien ne distingue, hélas, de la plus crue et risible pornographie. Sa caméra, aussi obscène dans ses longues focales que le téléobjectif scrutateur d’un paparazzo, ne nous épargne ainsi rien des humeurs (larmes et morve mêlées) et des inconséquentes pulsions de ses nymphettes sans réelle épaisseur, à la diction par ailleurs trop souvent approximative. On ne perd au demeurant pas grand-chose à mal les entendre, tant l’insipide platitude des dialogues le dispute à la vacuité de leurs prétentions intellectuelles. Elles ont beau citer Sartre, Picasso, Klimt ou Schiele, n’est pas Eric Rohmer qui veut ! Sans la "valeur" militante ajoutée du lesbianisme, brandie en alibi douteux d’une lubricité qu’on devine toute hétérosexuelle, l’histoire serait d’une banalité à pleurer : un nouveau "jeu de l’amour et du hasard", certes, mais languissant et abâtardi, entre une institutrice en herbe obtuse, passablement inculte, un rien démago, et une jeune artiste peintre aussi volage que jalouse. Allez comprendre pourquoi la première cède aux avances du premier collègue venu (vite évacué par le scénario) et la seconde, si affranchie, se montre soudain à ce point intransigeante !... Les yeux de veau égaré d’Adèle Exarchopoulos et les variations capillaires de Léa Seydoux (un peu plus attrayante tout de même que sa partenaire) ne soulignent dès lors à chaque (gros) plan, près de trois heures durant, que cette prévisible évidence : en matière de bleu, celui que distille la Jasmine de Woody Allen (et de Cate Blanchett) se révèle beaucoup plus profond et poignant, sans une once de prétention. Alors la Palme ? Plutôt un tuba, pour ne pas étouffer ou pour respirer, s’il se peut, un air moins vicié.
Bibliographie