Chronique familiale douce-amère sauvée par l'interprétation d'Emmanuelle Devos. Avec plein de ces petits malaises entre devoir envers le cocon familial et les quelques petits plaisirs individuels féminins comme de s'acheter un joli chemisier rose un peu ajouré qu'on hésitera à porter pour sortir en couple... A l'heure de la mondialisation, ce que l'on peut retenir de ces intrigues parallèles est bien le retour aux bons vieux schémas sociaux puisque, faute de travail pour tous, des femmes intelligentes, instruites, se retrouvent à la maison. Proches de leurs grands-mères. On se croit revenu après la dernière guerre. Pères nourriciers et mères tendant à se surpasser entre les soins aux maris, aux enfants, et leur vocation première de femme au foyer. Sauf que le regard est plutôt grinçant (l'épouse qui aime fumer sa petite cigarette avant de rejoindre monsieur au lit, la mère jouée magistralement par Marie-Christine Barrault). Si l'ensemble pèche par trop de "piques" tacites envers les hommes que cette rentrée dans le rang arrange forcément, malgré la lucidité de la réalisatrice qui signe en filigrane sa sympathie pour ses congénères, il manque le coup de sang humoristique capable d'envoyer promener cette inertie (un fracas quelconque, une bonne fugue par exemple) !