Simple fait divers étasunien remouliné en docu-fiction, caprice de fille à papa. Ou alerte. La dérive du bling-bling et ses grelots, toutes autorités démissionnaires, les parents d'abord mais aussi les éducateurs, toujours plus entravés ou qui jettent l'éponge. Voilà à quoi font penser ces jeunes broyés par un système implacable sans le savoir. Ce qui frappe chez les "Bonnie and Clyde" de Sofia Coppola, c'est leur "je veux". Ils se servent. Automatiques, comme le bébé attrape sa peluche avant de s'endormir. Objectif de ces enfants regroupés autour de leurs totems, ces stars incarnant la perfection physique et l'illusion que l'argent rend immortel : s'autoproclamer people. Au lieu de la sortie de l'enfance qui "tue" père et mère et rend autonome, piétiner entre bébé et adolescent selon ce qui arrange. Seront-ils adultes à quarante, cinquante ans, jamais ?... L'accent est mis sur le frisson né du risque toujours plus poussé, sur le doute faute de repères véritables, le film restant disert sur les débordements sexuels. Les gardes-fous font sourire (cette petite prière exhortant à la bonté), quelques rudiments new age... Sous le vernis, on sent le renoncement à la vie réelle. A tout effort d'abord. Avec cette frilosité des adultes en face, l'assurance d'être manipulés et donc méprisés... Est-ce pour avoir la paix ? De peur de perdre l'amour des... petits monstres ? Pères drôlement en retrait dans cette description vertigineuse, mères aux premières loges ! Les menottes autoriseraient bien à dire "ouf" sans l'effet boomerang de la dernière minute... Entre tous les autres films de la réalisatrice, c'est à "Virgin Suicides" qu'on pense, mêmes surexpositions vaines, même détresse juvénile. La musique en revanche, aurait gagné à limiter les sirènes.