Critique de
L.Ventriloque
C'est avant tout un plongeon au coeur des familles recomposées. Les ronronnantes, soudain forcées à un engagement précipité (l'ex, oublié, qui rapplique !). J'ai trouvé qu'avec la fille "la messe est parfois trop dite". On se gargarise de mots superflus, reproche valant aussi pour "La Séparation" (je préférais cette sourde tension vers cataclysme à l'image comme dans "A propos d'Elly")... Le personnage de Marie écartelée entre passé et... grossesse montre la difficulté féminine à jongler entre plaisir et retenue afin de se positionner dans la durée. Il y a presque de l'austérité dans l'air à cause du chaud et du froid que souffle cette femme écartelée entre le minimum de savoir-vivre et la survie du cocon. A un moment, le scénario devient soûlant, on flotte dans l'histoire des mails au pressing (où l'employée clandestine incarne à merveille la résistance des abusés par le monde du travail). Tout un exercice d'équilibre dont quelques pesanteurs, rachetées heureusement par ce sage qui parle de "couper"... Asghar Farhadi aurait essayé de sortir du miroir iranien en francisant l'ensemble au maximum. On reconnaît bien son regard humaniste, son point de vue au bout de la démonstration qui force à pencher du côté des enfants (éblouissants de naturel) et du visiteur messager malgré lui.