16,5/20 : Remarqué à l'Univerciné Italien nantais 2013 pour sa personnalité. Les contradictions adolescentes sont ravageuses quand s'y ajoute l'obligation identitaire. Ainsi même si l'on naît à Rome de parents égyptiens, il faut faire des choix en tenant compte de l'islam. Ce film l'explique à travers des situations simples où le tiraillement affleure sans cesse. On comprend la difficulté que crée la souplesse de moeurs du pays d'adoption comparée à la bride que sont les valeurs familiales traditionnelles (être renié = impensable). Ils paraissent plus que seize ans les deux copains, Nader l'oiseau sur la branche, fascinant avec son regard bleu lavande et ses allures sensuelles, Stefano le Romain libre d'entraves religieuses, g... butée, volonté franche de s'affirmer, un tantinet mauvaise graine a priori, qui l'entraîne dans la débrouille... Le titre laconique "Ali les yeux bleus" se réclame du poème "Prophétie" de Pier Paolo Pasolini afin d'illustrer discrètement le printemps arabe... Au moins, Claudio Giovannesi prend-il discrètement position en exposant les différents angles qu'il entend décrire. Chaque étape amène le déclic permettant de se mettre à la place des personnages lors des crises (tristesse pour le spectateur médusé que les lentilles teintées nimbant de mystère le regard de Nader soient finalement sacrifiées à l'image, banalisant le personnage en dernière partie !). Les parents, les copains, Brigitte... L'islam semble loin de leurs préoccupations globales au quotidien, voire incompatible... A moins que Stefano, qui lorgne une pudique jeune fille à la chevelure engageante, la serre d'un peu trop près... L'escalade de violence est inévitable.