La baignoire carrée (le plouf qu'on jurerait en direct du parapluie sous les trombes d'eau !), l'accent du professeur, la première photo (et, plus tard, la seconde !) signent le ton espiègle global... C'est fluide. Avec une caméra parfois déchaînée, aux virages à 180 degrés dans l'appartement, quand on craint pour la facétieuse locataire. Las, en 122 minutes, traiter de frictions adolescentes, de performance à chaque plan, était percutant en 1980. Lassant en 2012 où on réalise à quel point ce système déferle. Il manque un peu de drame ou de piment. Kei émue de deux seniors croisés ? On est dubitatif. Que ces jeunes chiens rompus à l'affrontement biberonnent, chahutent, c'est de leur âge. Déjà bien séparés en classe chacun sur leur rangée, ils sentent à plein nez la famille traditionnelle japonaise. Incarnent le basculement du collectivisme à sa version capitaliste. Cours d'anglais via l'embrigadement au travail. Force physique pour les mâles, retour aux valeurs féodales... De surcroît, la détente de cette jeunesse pour elle-même vaut de l'or. L'érotisme discret, le roller commun aux deux sexes (ce filmage en zigzags sur plusieurs niveaux !), le vélo féminin, la chansonnette "Lorelei", sont d'une grâce infinie.