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AMOUR-2012-
Nationalités : France / Autriche / Allemagne
Titre VO : Liebe
Durée : 2h07
Date de sortie en France : 24/10/2012
Genre : DRAME
Themes
3e âge
- cinéma français -
Suicide
- cinéma français -
Musique et musiciens
- cinéma français -
Rêves et cauchemars
- cinéma français -
Distributeur : Les Films du Losange
Visa d'exp. : 128207
Résumé
Tous deux professeurs de musique à la retraite, Georges et Anne, sereins et cultivés octogénaires, ne se privent pas pour autant de concerts et de sorties culturelles. C'est après une avenante et vespérale représentation musicale au fameux théâtre des Champs-Elysées et le constat, à leur retour au domicile, d'une navrante tentative d'effraction dans leur appartement, que la vieille dame va sentir les premiers soubresauts d'une insidieuse maladie dégénérescente, causée par une discrète attaque cérébrale. Sujette de temps à autre à de perturbantes absences, de jour comme de nuit, regard dans le vague, pensées dans le vide, elle ne se souvient plus de rien en sortant de sa sidérante torpeur, reprenant alors rapidement ses esprits. Un furtif passage de leur fille Eva qui évoque en passant ses enfants qui grandissent, son mari qui a une liaison avec une artiste, que déjà une nouvelle attaque se manifeste, suivie d'une nécessaire mais imparfaite opération chirurgicale, qui rendra Anne paralysée du coté droit et dépendante, dans ses déplacements, d'une fastidieuse chaise roulante. Une inflexible et lente dégradation physique s'opère au fil des jours et des lassitudes, avec de fonctionnels et navrants délabrements physiques, incontinence urinaire, élocution hasardeuse, que même les constantes perfusions sérologiques n'améliorent guère.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 18/20
Une oeuvre magnifique et puissante qui, malgré l'effroi et la perdition qu'un tel sujet peut induire pour le spectateur, n'est tenancière d'aucun misérabilisme larmoyant et mortifère, ni messagère d'un quelconque précepte moral ou notice comportementale. Nous sommes seulement en face du simple constat, lucide et terrible, de l'impuissance et du désarroi que l'on ressent, tôt ou tard, inévitablement, devant la maladie et la souffrance de l'autre. Et ce n'est pas seulement la gravité du sujet ni les tumultes conscients et inconscients qu'il génère, qui donnent tant d'acuité et de force à l'ensemble, mais aussi et surtout l'interprétation majeure des deux comédiens principaux et la lumineuse réalisation de Michael Hanecke, entre superbes ellipses narratifs et remarquables dialogues ciselés, avec bonheur et fatalité.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Note : 13/20
Grand battage médiatique, des distinctions de toutes parts. Voilà qui force le respect. On se délecte de l'introduction, le concert, ces deux vieilles charentaises entre lesquelles on se demande ce que l'enfant en commun vient faire (Isabelle Huppert). L'idée de charger son partenaire en rejetant tout relais, qu'il s'use de son plein gré surtout, jette un premier froid. L'indéfectible tandem à hommages réguliers a de curieuses façons de concevoir l'amour humain... Tout à fait dans le fatalisme actuel, saccage des services publics, la santé incluse, les populations prennent en charge leurs maux, l'approche de la mort à distance du business. Comme la respectabilité commande de laver son linge sale en famille, on traite "le négatif" en vase clos. De là à congédier l'aide extérieure avec perte et fracas... Ils ont pourtant les moyens, ces deux bourgeois pétris d'habitudes, de se payer des auxiliaires de vie (qui ne sont pas tous ou toutes des brutes ou des souillons !). Que la dame s'oublie au lever n'est pas le plus grave non plus dans l'histoire. Les défaillances du corps qui se déglingue sont compensées par des tours de fauteuil roulant, humour bienvenu... C'est quand la parole devient grognement, avec cette démonstration très appuyée qui donne envie de dire au mari, "fais-toi aider mon vieux quoi qu'elle t'ait dit, ménage tes forces" qu'on commence à comprendre le côté "collet monté" de ce couple... Trop imprégnée de "la chanson des vieux amants" de Brel le long de leur cheminement très touchant du départ, les voir se combattre comme deux ados, c'est un peu trop... On souhaite que le rescapé se reprenne afin que l'Autre Rive soit libératrice et pour lui et pour elle... Vains dieux, si après toute une vie côte-à-côte c'est cela l'amour !... J'y vois plutôt l'austérité obsessionnelle de Haneke, son image de la famille-bastion dont nul n'a le double de clé. Malgré la performance d'acteurs, ce ménage qui semble traverser sa première épreuve existentielle m'a fait penser aux pires séquences du "Septième Continent". Sur la fin de vie nous disposons heureusement de deux films récents aussi réalistes mais avec une philosophie autrement plus partageable : "Quelques heures de printemps" et "Le sens de l'âge", certes moins tapageurs.
Bibliographie