Thème musical lancinant parmi différentes pièces de choix, des scènes bouleversantes filmées avec minutie autour de la voix-off de Tony Leung, cette fois en instable écrivain dont les conquêtes s'affichent à des moments précis dans des lieux caractéristiques (le balcon de l'hôtel par exemple). Très beau, lent à se dévider, on peut se lasser de ce déballage non stop, ne retenir que les scènes les plus bouleversantes, il y en a... Le stylo court sur le papier tandis que d'autres images continuent de se superposer. En plus de l'esthétisme enchevêtré, reviennent des effets labyrinthiques, un genre d'ascenseur entre 2046 et l'antériorité, ce puits de souvenirs que Wong Kar Wai remonte. Autant de beautés sculpturales dont l'une, à bouche marquée de rouge baiser semble la douleur faite femme... Les effets spéciaux, les prouesses de montage, tous les empêchements qui ont contribué à retarder la sortie du film n'empêchent pas qu'on puisse le trouver hormis l'aspect technique admirable, surchargé de personnages, bavard, bref nettement moins accessible et abouti que "In the Mood for love"