Un homme rêve. Son réveil-matin le sort de sa quiète léthargie. Petit-déjeuner et salle de bains. Son épouse lui demande de passer à l'école pour une rencontre avec l'institutrice qui veut lui parler de leur jeune fils. Il écoute à peine, acquiesce discrètement à travers le lancinant ronron du rasoir électrique. Après avoir pris le journal dans la boîte aux lettres, il s'engouffre dans l'autobus qui dessert son quartier, en direction de son travail. Il s'appelle Potapow et semble visiblement être chef de service dans une grande entreprise étatisée. Ce qui ne l'empêche pas de s'entraîner en cachette aux échecs, avec un petit jeu planqué dans un tiroir de son bureau. A la cantine, il drague la secrétaire du parti qui aimerait bien aller au spectacle, voir un tour de chant du grand Visotsky et sa brillante interprétation de Hamlet, une représentation vespérale pour laquelle il parvient à obtenir deux billets, en promettant de jouer le milicien, durant quelques heures, pour un responsable de la sécurité. Parvenu à obtenir de son supérieur qu'il lui prête pour l'après-midi son chauffeur et son véhicule, afin de se rendre à l'enterrement d'une connaissance, il en profite pour rencontre l'enseignante de son gamin à qui il fait une évidente cour. Retour sur son lieu de travail, pour une réunion globale du personnel durant laquelle il trouve le moyen de faire à nouveau une partie d'échecs avec le chauffeur. En début de soirée se rend comme convenu au spectacle avec la secrétaire, puis prétextant une maladie de son enfant, quitte les lieux, à l'entracte, pour se rendre à son rendez-vous de milicien, prolongeant la soirée auprès de Natasha, une maîtresse un peu délaissée ces derniers temps. Retour au foyer. Une journée bien remplie. Une autre qui se présente avec l'habituelle sonnerie du réveil.

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