Les deux petites soeurs portent le film, secondées par papa et maman dans des alternances de retenue et d'émotions dont nous découvrons peu à peu l'origine longtemps édulcorée par la magie E.T... Résultat d'un vécu de Jim Sheridan transcendé en une direction d'acteurs époustouflante d'humanité, on peut en juger "sur pièces", les larmes gagnant même les cuirs les plus patinés, et le vérifier par les bonus. Une douleur au demeurant amortie, qui ne cesse de remonter par éclairs... N'empêche, on s'amuse aussi beaucoup dans cet immeuble de Manhattan parce que la vie tire à elle la couverture. Toujours mené au plus près des situations, avec juste quelques approches tout en douceur sur ce qui revient bloquer. Famille irlandaise bien attachante échouée dans un milieu où chacun survit à sa manière, au besoin en le payant au prix fort. Rarement petite fille n'a été aussi vraie au cinéma que cette gaffeuse de service Ariel (Emma Bolger), minois et caractère "nature" (un souhait, la retrouver dans d'autres histoires même grandie !)... Les séquences autour de l'homme qui crie ou cet autre assis au bas de l'escalier peuvent surprendre, vite considérées comme traverses pour amener le pourquoi du film, un parcours d'exilés en reconstruction doublé du lien-parents soumis à rude épreuve. Vraiment dommage qu'aucune distinction ne soit attribuée à Sheridan pour cette oeuvre plutôt exceptionnelle !