A nouveau, au détour d’une critique, je partage votre point de vue, sur ce film bancal et narcissique qui ne mérite ni une pléthore d’éloges dithyrambiques, ni d’être voué aux outrancières gémonies, que les médias distillent au gré des articles. On ne peut qu’être dubitative devant les outrances de « monsieur Propre » qui engloutit des brassées de fleurs et des doigts arrachés, avant de s’isoler avec sa créature, priaspismique et grognant, dans une catacombe. Comme Godard, Carax manipule adroitement des idées, souvent impuissant à susciter une véritable émotion, seulement palpable lors d’un furtif abandon de tout intellectualisme. Je retiendrais aussi la performance de l’étourdissant Denis Lavant, acteur caméléon qui incarne une sorte de double du réalisateur qui à chacune de ses compositions nous donne l’impression de jouer sa vie. Je partage donc avec conviction et sincérité ton point de vue mitigé et pondéré, ne forçant ni dans un sens ni dans l’autre. On peut aussi regretter une créativité trop souvent absente de nos écrans, toujours saturés d’inutiles billevesées, pour un réalisateur peu prolifique.PS : viens encore de mélanger allègrement le tutoiement et le vouvoiement. Peut-être une envie inconsciente de déraper avec vous ?