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QUAND PASSENT LES CIGOGNES-1957-
Nationalité : Union Soviétique
Titre VO : Letyat jouravly
Durée : 1h40
Date de sortie en France : 01/05/1958
Genre : DRAME
Themes
Deuxième Guerre Mondiale
- cinéma français -
Réalisation : Mikhail KALATOZOV
Scénario : Victor ROZOV
Inspiration : D'après la pièce de théâtre éponyme de Victor ROZOV
Prise de vues : Serguei OUROUSSEVSKY
Musique : Moisei VAINBERG
Autres Récompenses
- Prix Spécial du 1er Festival Cinématographique de Moscou ZYK - Mention Spéciale d'Interprétation à Cannes pour Tatiana Samoilova 1958 ZYK - Jussi Awards (Finlande) 1958 Meilleure Actrice Etrangère ZYK - Prix de la Commission Supérieure Technique pour la prise de vue 1958 ZYK - Diplôme du 9e Festival International du Film des Travailleurs (Tchécoslovaquie) 1958 ZYK - Mention au 1er Festival International de Vancouver 1959 ZYK - Diplôme d'Honneur au Festival des Festivals à Mexico 1959 ZYK - Prix Selznick du Meilleur Film Etranger de l'année aux Etats-Unis 1959
Nota
Le titre du film réfère à des grues et non à des cigognes.
Visa d'exp. : 20890
Résumé
A la veille de l'invasion allemande en Russie, un jeune couple, Veronika et Boris est obligé de se séparer, le jeune homme s'étant engagé comme volontaire dans la Résistance soviétique luttant contre le brutal envahisseur teuton. Lors d'une dramatique attaque aérienne, elle se laisse séduire par Mark, le cousin de Boris et l'épouse. Mais l'homme est un être veule, faible et débauché qui rend la jeune femme fort malheureuse. Et voilà que Boris meurt dramatiquement au Front.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Un chef-d'oeuvre du cinéma soviétique, d'une maîtrise technique époustouflante, à l'étonnante intensité émotionnelle, qui reste une référence en ce qui concerne la production russe des années 1950, moult fois primé en festivals.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Le film existe en dvd, si vous voulez, je vous envoie une copie.
signature non-référencée
J'ai vu ce film en 1958 -j'avais exactement 8 ans, au cinéma patronal, en noir et blanc. Mon père, qui avait connu 5 ans de Stalag et qui avait été délivré par l'Armée Rouge, voulait voir la Russie en guerre "de l'intérieur". J'ai vu ce film une seule et unique fois et il m'a marquée de façon indélébile. J'ai pleuré comme une Madeleine ! Aujourd'hui encore, 57 ans après, j'en ai encore des images très précises et je donnerais cher pour le revoir. Nul doute qu'avec des yeux d'adulte, j'en aurais une vision différente, mais la charge émotionnelle serait aussi forte et je suis sûre de reverser des torrents de larmes ! CHRISTIANE.
signature non-référencée
J'ai vu ce film en 1958 -j'avais exactement 8 ans, au cinéma patronal, en noir et blanc. Mon père, qui avait connu 5 ans de Stalag et qui avait été délivré par l'Armée Rouge, voulait voir la Russie en guerre "de l'intérieur". J'ai vu ce film une seule et unique fois et il m'a marquée de façon indélébile. J'ai pleuré comme une Madeleine ! Aujourd'hui encore, 57 ans après, j'en ai encore des images très précises et je donnerais cher pour le revoir. Nul doute qu'avec des yeux d'adulte, j'en aurais une vision différente, mais la charge émotionnelle serait aussi forte et je suis sûre de reverser des torrents de larmes ! CHRISTIANE.
Ce film émouvant montre les désastres d’une guerre broyant les itinéraires sentimentaux d’une génération essayant de s’extraire par le projet du destin dramatique d’une nation manipulée régulièrement par la répétition de l’histoire. Une nouvelle fois, l’avenir d’un couple est réduit en miettes, par le tribut du à une nation dont le sol périodiquement foulé par la logistique militaire, oblige ses enfants à s’investir dans un conflit dont la finalité dramatique se situe loin de leurs terres.Veronika, restée au pays, lutte intensément contre les assiduités d’un planqué, pendant que l’être cher trime pour gagner une minute de vie supplémentaire, à des années lumières de désirs avortés."Quand passent les cigognes", amer constat d’une lame historique perforant joies de vivre et investissement amoureux, montre admirablement une résignation camouflée dans un patriotisme de référence, de plus en plus difficile à supporter.Lyrisme et sacrifice, tout en étant présent, éprouvent certaines difficultés à masquer le besoin d’une maîtrise de son destin. Ces vies offertes à la patrie demandent l’offrande d’un temps complet, leur permettant de tester l’intégralité d’un parcours.Tout ceci annonce, par l’intermédiaire d’un cinéma technologiquement révolutionnaire et surprenant, l’apport de nouveaux sujets titillant une liberté existentielle, braquée sur les lumières de l'occident.Visuellement, l’œuvre est novatrice et ne recèle nullement le concept d’un cinéaste enclavé dans des procédures liées à un parti. La propagande semble bénéfiquement s’éloigner d’un style de traitement uniforme.La contenance globale, particulièrement dynamique, prouve la valeur d’un cinéma désirant, tout en respectant sa terre, effectuer quelques recadrages sur les espérances de nouvelles générations, lassées de mourir au champ d’honneur.Le challenge, tout en étant pratiquement réussi, laisse encore pour quelques temps le dernier mot à un message patriotique basique, clôturant un récit sensitif par une image glorifiant le dévouement et la reconstruction.
Note : 18/20
"Quand passent les grues" littéralement, mais ce mot aurait fait tache en sous-titre français... Amour et guerre : les astuces du cinéma russe pour être sûr d'être tranquille, car il était encore périlleux en 1957 sous Khroutchev et sa soi-disant "destalinisation", de se risquer hors des balises... L'actrice Tatiana Somoilova, jolie frimousse slave, silhouette pleine de promesses, crève l'écran par les pressentiments qui émanent de sa personne. Etonnant comme son Boris et elle se frôlent plus qu'ils ne se tiennent, il doit faire son devoir ("volontaire" ou "désigné", je me le demande encore), elle court beaucoup vers lui une fois qu'il a monté son escalier, elle questionne "et moi dans tout ça" ?... Contrairement aux fréquents résumés du film, je trouve qu'elle subit ensuite les assauts du pressant cousin Marc plus pour éviter le scandale, bien davantage que par faiblesse. Sa mine révèle qu'elle est complètement défaite après le premier bombardement. Sentiments piétinés par cette soudaine violence qui déferle... C'est beau et ça fait pleurer plus ça avance, on est renseigné sur ce qu'une guerre chavire dans le quotidien des populations. Mikhaïl Kalatozov montre bien que, sous tout régime, aussi dur soit-il, on perd pied jusqu'à devenir l'ombre de soi-même dans certains cas. Quand le sort frappe trop dur, mieux vaut s'occuper à aider les rescapés en attendant que ça se passe... Techniquement, c'est un noir et blanc d'une netteté parfaite, la caméra est virevoltante pour l'époque, la musique peut vriller les tympans dans les crises traversées, on sait pourquoi... Mais c'est surtout ce couple promis, d'emblée trop enclin à louvoyer qui maintient l'intérêt du spectateur... Issue confondante, simultanément liesse + détresse dans les fleurs, léger sourire, on sent le bon côté du collectivisme... Silence sur le pacte germano-soviétique, on marche dans la boue sous la mitraille, mais rien ne peut faire qu'on identifie l'ennemi une seule fois. Accent mis sur le courage collectif du peuple russe... L'avenir se tient tout entier dans le personnage de Veronica. Ce film multiprimé, qui m'avait fortement impressionnée quand j'avais quatorze ans par l'émotion qu'il dégage, trouve le moyen d'encore bien me remuer au-delà de cinquante !