Critique de
L.Ventriloque
Dès les premiers plans ce qui frappe est l'archaïsme des moeurs qui jure avec les éclats de modernité venus d'occident. En voilà une vendue par les siens même s'ils la pleurent. Objet de curiosité dont sa famille d'adoption explore toutes les facettes, Ayse, bien dressée à l'abnégation par Fatma l'héroïque, justifie son tout petit filet de voix. Le père est doux avec elle, le fils aimable quoique énigmatique... Elle se lâche un peu au supermarché avec lui, les commères s'extasient, la trajectoire est sécurisée. Coquin de sort qui n'a cure de cet agencement entre la Turquie et l'Autriche ! Voici soudain un bébé fille en pleurs, notamment quand sa mamie approche. La tension monte encore, la violence souterraine finit par déborder, on a mal pour eux tous d'être aussi dépersonnalisés... Rien n'était donc gratuit dans ces scènes d'intendance vues par le petit bout de la lorgnette. Les us communautaires gagnent ici, comme souvent, même en zones réputées civilisées, et pourtant Fatma avait d'excellentes raison tout comme son mari... C'est complètement le message contemporain de survie pour la jeunesse dépossédée du travail qui l'emporte ! Place à la new generation dont les intérêts convergent, prévaut l'urgence économique ! On peut comparer ce film qui saccage en sourdine à une plante carnivore.