Découvert à Univerciné Nantes 2012. Dans l'Italie d'aujourd'hui, des immigrés, un notable (téméraire Filippo Timi !). La façon dont c'est traité fait songer à Barbe Bleue, Le Petit Poucet, La Petite Fille aux Allumettes. Possible d'aller jusqu'à Dracula si l'on compatit pour ce raide toubib qui, de chanteur d'opéra doucereux, dès qu'il prend sa voiture, peut virer ogre remonté avec une clé. Un grand distrait dès qu'il reste longtemps à l'air libre (scène des enfants spectateurs au ras du comique !). On navigue entre grotesque et démoniaque sans qu'aucune scène ne révulse, à part la gêne éprouvée pour l'individu qui déjante... En parallèle, cette zone rouillée loin des HLM fait l'effet d'un terrain de jeux s'il n'y avait cette terreur ambiante. La visite sur toute sa surface et dans les tréfonds alterne avec plusieurs comportements adultes et leur impact. Le jeu qui dégénère jusqu'à faire peur (Stefano Accorsi), la constante réprimande, on a droit à toute la gamme de la responsabilité parentale. La lumière poussiéreuse des premiers plans faisait craindre l'installation dans le morbide, d'autant qu'il y a quand même des meurtres... On reste pourtant en pleine sensorialité enfantine, bruitages métalliques, passage du jour au noir complet. Quelques lenteurs mais en tous points esthétique. L'issue assurée par les enfants ne lasse pas non plus de réjouir. Tout comme cette prof d'arts plastiques rivant son clou à un collègue normatif (magnifique Valeria Solarino !), un très grand moment !