Projeté au Festival Espagnol nantais 2012. C'est assez laborieux d'entrer dans ce récit inspiré de la nouvelle de Javier Cercas (Actes Sud). Parce que le fil conducteur qu'est la romancière-journaliste déconcerte... On sent la volonté de rendre accessible, charnel, d'apporter de l'assimilable à destination de la jeunesse qui "zappe" si facilement. Résultat, une dérive qui vire au délayage... Le jeu de séduction entre les deux jeunes femmes figure un angle hédoniste marqué de la société contemporaine espagnole, soit. Que la demoiselle reste de marbre face à ses rencontres dérisoires par rapport à son sujet, soit. Sensibiliser le spectateur le plus récalcitrant afin qu'un fasciste en sale posture puisse l'émouvoir demande certes des gants... Pari tenu ! Elle se fait désirer la séquence d'une beauté qu'on sent à couper le souffle ! Autre diversion longue durée, le périple vers Dijon. Des à-côtés aidant à accepter les paradoxes gênants de l'histoire, ceux-là même que les enseignants hispaniques ont eu longtemps ordre de taire. Dommage que ces excès fatiguent au détriment des archives et des reconstitutions. Quelques coupures et on avait un chef-d'oeuvre ! Exceptionnelle chanson sous la pluie, soldat qui tourne sur lui-même, ces deux regards rivés l'un à l'autre après le summum de l'horreur, merveilleux ralenti, de quoi rêver de la bonté faite homme !