Projeté au Festival Espagnol de Nantes 2012. Un banquier refusant un prêt que l'image change en vieux gâteux refusant de manger sa soupe. Et pan, bon pour la maison de retraite ! Là où finissent les atteints d'Alzheimer, le pensionnaire Emilio anticipe tout en privilégiant son présent, scène équivoque de la piscine et doutes sur l'honnêteté de Miguel, le compagnon de chambre débrouillard. Le style est en tous poins fidèle à la bande dessinée de Paco Roca, mise en scène efficace, pour les connaisseurs en animation peut-être un peu trop simple ? Cela se laisse regarder, le sujet est à prendre avec des pincettes... C'est suffisamment expressif, joli, les angles variés, les dialogues à la hauteur du sujet de fond, lequel s'avère traité avec délicatesse malgré plusieurs flèches à l'intention de ceux qui certes s'occupent de leurs hôtes mais en imposant leurs rites. Un genre de liberté surveillée tant qu'on ne perd pas trop la boule. Car passé un cap, une mystérieuse chape est mise. Consolation, l'équité absente la vie durant est enfin à l'honneur... Les parachutés en maison de repos revoient le temps de leurs premières classes quand il fallait parmi les autres trouver sa place. Au prix de renoncer à tout repère de la vie d'avant, et cela quels que soient grade et pécule. Tout cela est parfaitement distillé, avec un Miguel sans attaches qui, de gros malin, s'adoucit plus la maladie d'Emilio gagne. L'objectif est atteint. N'importe quel spectateur peut sentir le progressif passage de la vie au néant sans être choqué.