D'abord du noir complet et des parlotes sous-titrées, hum... Ensuite, la petite voiture filmée comme un jouet sur circuit embarque à grands coups de dialogues sous-titré et un son très feutré. On sent l'apport Kiarostami dans la manière de prendre son temps, de surprendre le regard en apportant des angles inattendus pour d'un coup s'inviter dans l'habitacle du véhicule et ses occupants, ouf, nous y voilà ! Les prises de vue passent des plans généraux très larges au noir d'un capot automobile ou d'un tunnel de train, quel voyage... On est surtout identifié à cet enfant aux allures aristocratiques taxé d'une envie de faire pipi dès qu'un arbre apparaît, quoique le couple fournisse aussi son effet miroir sans problème. Une panne, un pont, des fruits éparpillés... L'angoisse du noir à la pleine lumière, le vent sur la végétation, des chemins de terre étroits à la route qu'on quitte suite à une pulsion du conducteur, des trombes d'eau... Un film iranien, vite éjecté par les autorités contemporaines, se doit de dire sans dire. C'est long et pourtant on s'arrête ou on roule avec ce duo plein de gestes et le petit entre eux qui n'en perd pas une... Les jeunes cerveaux exècrent les chamailleries adultes et les reproduisent à leur tour en ménage. L'Iran, pays à jeunesse largement majoritaire cloué sur son sol démontre l'impasse totale sur ce point, on pense au dernier succès d'Asghar Farhadi au message très proche.