Réserves faites sur la vérité historique (où est donc passé le séduisant Conte de Fersen ?), c'est un magnifique condensé des paillettes d'un pouvoir avant la chute. Trois jours pour rester ou fuir... En creux, la masse populaire, ce monstre... Pas de sang, pas de violence frontale. Juste quelques fioritures peu productives, les piqûres de moustique, la pendule... Il est contagieux le pas heurté de cette lectrice imaginaire dans le labyrinthe où elle retrouve, outre ses pareilles, les privilégiés désormais en alerte. On la suit, on tombe avec elle et on se relève aussi. Le château intérieur et extérieur est ainsi arpenté, l'occasion de cadrages d'un rare raffinement. Alors c'est vrai qu'il y a cette liste qui crée le choc. Cause le froissement bien sonore des étoffes lors d'une entrevue collective avec sa majesté. Dommage que les conversations des actrices les plus jeunes soient à l'inverse devinées plus qu'entendues nettement... Les sautes d'humeur de Marie-Antoinette comme les signes que se font en catimini ces dames dans son dos compensent cette lacune (les petites taches de lumière disséminées dans les intérieurs d'un visage à l'autre ou les plans bleutés qui prennent la relève sont pur délice). Quelques flâneries en robe de poupée le long des plans d'eau pour la postérité.Très revigorant à l'image... Un film à oscars que ce Versailles flamboyant, exportable sans difficulté. Le plus est vraiment le fond du film, ce drame qui parle à notre quotidien : milliardaires repus, hiérarchie rempart, flexibilité sans limite... Jusqu'à quand ?