"La seule ennemie que tu as, c'est toi. Laisse-la sans aller".
"Black Swan" est la lutte interne d'un double esprit immature et compétitif, emmuré dans une peur de grandir, additionné d'une dominance matriarcale l'empêchant de se métamorphoser, en acceptant un monde non tel qu'on voudrait qu'il soit éternellement, mais tel qu'il est. De nos jours, afin de réussir dans certains secteurs, être introvertie, craintive, timide et éloignée du sexe, ne mène qu'a la destruction de ses ambitions, aux moqueries et à l'oubli. Si l'on veut être dans la lumière, il faut se séparer de la chaleur réconfortante d'une armée de doudous, devenir arriviste, jalouse et perverse en se rapprochant d'une concurrence effrénée que l'on gère par sa transcendance, le tout dans des litres de sueur et d'incertitudes. "Black Swan" conflit intense entre deux concepts antinomiques, domiciliés dans un même corps, démontre le terrible sacrifice qu'il faut effectuer dans certaines disciplines, pour ne pas rester un anonyme à perpétuité. Le choix final s'effectue sur un visage blême et amaigri, dont l'extériorisation et les gestes libérés signifient plus un besoin de survivre qu'une réelle envie de basculer, malgré quelques ressentis thématiques. La continuité ne pouvant s'effectuer que dans l'archivage d'une enfance obsolète que l'on conserve dans un corps à son image, convoitée par un dominant désirant plus éveiller que posséder. Une passion ne se suffit plus à elle même. Il faut lui rajouter la rage de vaincre, à l'aide de formules préalablement inconnues. Loin d'un visage d'enfant n'espérant plus la dualité d'un instructeur impitoyable, mais juste mêlant sévérités et caresses rassurantes.