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LA JEUNE FILLE AU CARTON A CHAPEAU-1927-
Nationalité : Union Soviétique
Titre VO : Devuska s korobkoj
Durée : 1h28
Genres : FILM MUET / COMÉDIE
Distributeur : Les Films Cosmos / Studio des Ursulines
Résumé
Dans la proche banlieue de Moscou, la sympathique Natasha et son succulent grand-père fabriquent des chapeaux que la jeune fille livre chaque semaine à une pingre modiste de la capitale, Madame Irène, revêche bourgeoise dotée d'une femme de ménage fort acrobatique. Courtisée lourdement par un maladroit et fébrile employé des chemins de fer, elle ne songe plus qu'à Ill'ja, un ouvrier rencontré récemment dans le train qui lui a piétiné par inadvertance son carton et qui cherche désespérément un logement vacant à Moscou. Pour le dépanner de ses infructueuses recherches, elle finit par falsifier leurs livrets et le décrète son mari, obtenant ainsi l'autorisation d'occuper une pièce chez sa patronne. Nicolaj Matveic, le mari de cette dernière, un roublard personnage, cherche à profiter de la crédulité de la jeune fille en la payant non pas en argent, mais par le biais d'une obligation liée à un emprunt d'Etat. Il s'avère qu'au tirage au sort mensuel, diffusé en direct par la radio, cette valeur mobilière est désignée et gagne la rondelette somme de 25000 roubles. Bien sûr, l'époux de Madame Irène va tout tenter pour récupérer le papier, jusqu'à se rendre chez Natasha et son grand-père, surtout que pour le moment la demoiselle ignore que son billet est gagnant.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 19/20
Un inestimable joyau du cinéma soviétique, proche de l'humour dévastateur d'un Ernst Lubitsch ou d'un Buster Keaton, qui reste un pur chef-d'oeuvre inoubliable et succulent que le réalisateur considère d'ailleurs comme son film préféré et qui est le premier film comme actrice de la pétulante Anna Sten.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
On peut s'étonner de l'existence de ce chef-d'oeuvre en pleine période de création cinématographique à connotation révolutionnaire. En effet, la même année Poudovkine tourna "La fin de Saint-Petersbourg" et Eisenstein : "Octobre" ... Boris Barnet s'explique : "je ne suis pas un homme de théories, mais je prends la matière de mes films dans la vie. J'aime les choses drôles dans un drame et les éléments tragiques dans la comédie. C'est question de proportions, pas toujours faciles à trouver".
Serge LEFORT le 12/09/2022
Cette comédie romantique vaut le détour non pour elle-même, mais pour les détails de la vie quotidienne : les voyageurs montent dans le train à partir des voies ; une commission du logement vérifie l’identité des locataires (le même logement est partagé entre plusieurs) ; l’inspecteur vient à domicile vérifier les comptes de la vendeuse de chapeaux ; la mode des mariages blancs ; la dénonciation de locataires "abusifs" ; l’usage de la loterie d’emprunts d’État, etc.
La musique extradiégétique, rajoutée après coup, n’apporte rien bien au contraire.
Monde en Question
Comédie du muet en noir et blanc, "La jeune fille au carton à chapeau" nous représente quelques aspects de la vie en Union Soviétique en 1927. Quelques inconvénients majeurs d'une société en développement font alibi aux rebondissements du film, tel en est du problème du logement. Ainsi, pour loger un pauvre étudiant une jeune et belle modiste improvise un mariage blanc pour lui permettre d'occuper une chambre que le syndic lui a attribuée sans qu'elle ne l'occupe, chez sa patronne. Elle même loge à la campagne. Un préposé à la poste se meurt d'amour pour elle, mais les circonstances vont mettre face à face ceux que le hasard avait "mariés". Bref, un film drôle et étonnement moderne dans la représentation de faits de société très actuels.
Note : 19/20
Pour ceux qui croient ne pas pouvoir tenir devant un film muet plus de trente minutes : essayez celui-ci, il dure presque une heure et demie, vous allez vous extasier, exquis de bout en bout grâce au naturel qu'il déploie. Tics, manies des acteurs en sont l'agrément, on est dans le comique de situations. Ce cinéaste s'amuse comme un petit fou avec trois fois rien, sans dénigrer leurs petits embêtements, il s'attache à la spontanéité des braves gens, leur culture du bonheur, avec quelques outrances comme dans les dessins animés (exemple, renverser l'importun venant en sens inverse sur un pont glissant, se relever d'une lutte dans la neige en rallumant sa cigarette après avoir été jeté dehors par une dame...). La jeune fille aux grands yeux clairs avec ses mimiques qui font qu'on a l'impression de la connaître, encore en 2008, le vieux papa débonnaire, le couple des patrons chapeliers (ces deux derniers irrésistibles). Je n'en reviens encore pas que l'image en noir et blanc soit aussi nette, la musique et les commentaires on ne peut plus fluides... Le générique annonce pourtant, un peu comme s'il fallait s'attendre à une oeuvre mineure, voire de goût douteux, un "film de propagande russe dans le cadre d'emprunts" ! De quoi sauter au plafond quand on réalise la qualité de l'ensemble ! A voir et revoir pour rire tout seul ou accompagné.