Après une excellente séquence introductive, pré-générique, qui se déroule dans un accueillant passage couvert de la capitale hongroise, l'univers engoncé et mortifère des romans de Le Carré s'énonce avec brillance et doigté, à travers des personnages ankylosés dans leurs certitudes politiques, pétrifiés dans l'ombre et les artifices, d'atones et putatifs bureaucrates au service secret de la nation. D'une extrême minutie dans le détail et la finition d'époque, une oeuvre massive et convaincante qui met en lumière ces combattants de l'ombre, à l'époque de la fameuse guerre froide.