Projeté au festival espagnol de Nantes 2012. Un portrait plein de charme, pas pressé du tout, bien servi en réparties lors des confrontations. Marcela, belle plante d'Amérique Latine (Magaly Solier) traverse l'écran de sa gracieuse massivité, ses grands yeux noirs dont le droit à cicatrice accentuant encore le regard de velours, et ses irrésistibles fossettes quand elle s'anime !... Elle affiche la lassitude et pourtant envoûte presque tout le temps, oui presque... car une passivité apparente servie aussi longtemps peut déclencher une somnolence par à-coups... Comme cette ombre si longtemps sous les draps. Ou le rite de vaporisation sur ces roses de frigo volées, reconditionnées, fou ce qu'elles restent fraîches, enfin il faut voir dans ces bizarreries, de probables allusions voilées à la débrouille hispanique passée et en marche. Une demi-heure de moins n'aurait certes pas nui en ce qui me concerne, ou alors un peu plus d'Amador dans son lit avec son puzzle entre ciel et mer, sa visiteuse du jeudi, véritable baromètre, et ce jeune cureton, permissif au-delà des mots... D'heureux intervenants qui rattrapent l'interminable cheminement de la protagoniste. A leur contact son ingénuité s'affirme au centuple, son sens pratique aussi, il faut dire que leur logique faite de contrepieds divers, ne manque pas de sel !