Critique de
L.Ventriloque
Projeté au Festival des Trois Continents nantais 2011. La violence infligée à la population mexicaine d'aujourd'hui concentrée dans une jeune fille volontaire mais qui à la la méfiance encore endormie. C'est terrifiant sur le fond. Inégal à l'image à cause de scènes un peu trop bout à bout. D'abord arrive une espèce de Charles Bronson modèle réduit à voix douce, sourire félin et biftons baladeurs. Il joue avec divers intervenants les frères ennemis dans le style raffiné des psychopathes (allusion aux cartels de drogue, aux tyrans d'Amérique Latine, cela peut s'étendre à des degrés variables à toutes les nébuleuses contemporaines, rien n'empêchant d'y voir en germe la finance actuelle et les Etats). La démonstration s'avère brillantissime (cette scène du premier traquenard !), on est plongés dans ce double jeu et on a les chiffres ahurissants, les sous et les morts, un style rappelant "Même la Pluie" du producteur exécutif associé Gabriel Garcia Bernal. Seul baume, voir aller et venir cette jolie brune prise en tenaille, elle et ses proches. Dommage que, pire que l'actualité pure et dure, le réalisateur en reste aux clichés bestiaux bien virils et bien plombants au lieu de raffiner dans la malice sentimentale. Résultat, on sort de la salle un peu trop sur le flanc.