Prix du Public pour ce film très remarqué au Festival des Trois Continents Nantais 2011. Tout s'équilibre dans la démonstration des deux clans sauf leur côté va-t-en guerre, à l'image de l'éducation dispensée à la société israëlienne. Ou combien la discipline excessive contribue à déformer la personnalité. Que ce soit du côté du policier à l'affichage d'une débordante virilité, ou des jeunes préparant comme un rituel sacré la mise en pratique de leur plan de petits durs. Réel suspense, bien que les détails de la mise en place fassent que ça patine parfois, donnant envie de tout revoir en salle ou en dvd côté détails. Regardez bien la noce... Encore mieux la photo de famille..., car c'est là que ça commence à sérieusement parler au spectateur. Et quand le décor gagne le sous-sol, on est dans nos petits souliers, encore que la répétition du slogan par la jeune fille puisse finir par taper sur les nerfs, tout comme peut sembler improbable le noir complet et des cibles aussi bien visées... Il n'empêche, ces petites maladresses sont vite oubliées quand on arrive au fait. C'est certes l'illustration des conflits internes à tout individu, mais aussi la lente avancée de deux armées que tout porte à se colleter, ou deux tendances politiques au bout du rouleau... La plupart des textes ont une portée bienvenue dans l'état actuel du monde, d'autant que Nadav Lapid, en misant beaucoup sur les expressions silencieuses en plan rapproché, avec ensuite cet ultime face-à-face entre deux humains ramenés à l'essentiel, fait mieux que prendre parti.