Katell Quillévéré, tout juste trente ans, mais on la sent vibrer derrière sa caméra, tant elle se délivre elle-même de ses tiraillements de jeunesse. Non, ce n'est pas juste une histoire de bigoterie austère rattrapant le destin d'une déchirée entre sexe et fracas familial. Poétique, espiègle ou franchement houleux, aucune minute creuse, sur le fond assez métaphysique mais facile d'y entrer grâce au bercement musical émaillé de quelques gags. La scène de l'église est grandiose même pour agnostiques et mécréants, le fantasme de Galabru en vieil homme usé passe incroyablement bien. Chacun(e) peut se revoir dans sa prise de conscience d'ado, au premier chef les trentenaires de 2010-2011, les gosses de divorcés et leurs parents perdus le temps que les choses se tassent, beaucoup de monde finalement, ennui et souffrance mêlés aux éclats de rire. Le regard sans concession, l'objectif de transmettre à tous une volonté d'harmonie habitent ce petit chef-d'oeuvre à voir au moins deux fois !