Critique de
L.Ventriloque
Déroutante jeune femme a priori, sauf si elle représente l'intrépidité féminine, à savoir en passer par les desiderata des dominants pour leur arracher quelque reste d'humanité. Filmé à la clarté du jour, c'est volontairement pâlichon comme le contexte du message que ça veut véhiculer, c'est à dire des lendemains qui ne chantent pas trop rose. Dans un esprit de contradiction à deux doigts du malsain, quoique... Beaucoup de sens possibles pour qui parvient à décrypter. Un pavé à la seule intention de la société russe ou une charge étendue à toute société de consommation vidée de sa culture. Consommons, chantons et dansons... S'il n'y avait l'issue comme incitation à relativiser, ça ferait fuite en avant hormis l'image soignée et la très attachante actrice. Olga Dihovichnaya rappellerait assez Carole Laure dans Sweet Movie ou Carole Bouquet dans Trop Belle Pour Toi, jusqu'à ce qu'elle vire de bord pour arriver à ses fins, j'avoue que cela m'a quelque peu désarçonnée jusqu'à ce que tenants et aboutissants se révèlent... Car pour ce qui est des autres présences à l'écran, ne leur manquerait plus que les grognements pour que le pur stade animal revienne, que ce soit ces hommes qui se lâchent à la file ou cette ado au klaxon ininterrompu chargeant son père. Anticipation de nos sociétés corrompues. La victimisation féminine de bon aloi est bel et bien évacuée. La réalisatrice met en exergue l'ambivalence féminine slave, une docilité de façade vite détrônée par des raffinements de cruauté.