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LE CHEVAL DE TURIN-2011-
Nationalités : Hongrie / France / Suisse / Allemagne
Titre VO : A Torinói ló
Durée : 2h26
Date de sortie en France : 30/11/2011
Genre : DRAME
Themes
Milieu rural
- cinéma hongrois -
Réalisation : Bela TARR
Prise de vues : Fred KELEMEN
Musique : Mihaly VIG
Distributeur : Sophie Dulac Distribution
Visa d'exp. : 123162
Résumé
"Le 3 janvier 1889, sur la piazza Alberto de Turin, le philosophe Friedrich Nietzsche se jeta, en pleurant, au cou d’un cheval de fiacre épuisé et brutalisé par son cocher. Puis il perdit connaissance. Après cet évènement, il n'écrivit plus jamais et sombra dans la folie. "Le Cheval de Turin" raconte l'histoire du cheval, de son maître et de la fille de celui-ci, vivant tous les trois dans une ferme reculée"...
1er jour : une vieille masure, dans un ancien corps de ferme délabré, un homme silencieux, égrotant et renfrogné, visiblement handicapé de son bras droit, en compagnie de sa fille tout aussi taciturne. On mange avec les mains, une pomme de terre brûlante, pour chacun, assaisonnée de quelques pincées de sel. Dehors la tempête fait rage, avec insistance et acharnement...
2e jour : la jeune femme cherche de l'eau au puits, aide ensuite son père, malhabile et perclus, à se vêtir. Le cheval est attelé à la carriole. Il refuse d'avancer. L'homme va fendre du bois, la femme lave du linge. Un voisin philosophe et volubile s'en vient quérir une bouteille de palinka...
3e jour : elle nettoie l'écurie. Le cheval refuse de manger. Quelques tziganes passent s'abreuver à l'eau du puits. En remerciement, la femme reçoit un livre qu'elle parcourt avec difficulté, ânonnant les mots...
4e jour : le puits est désormais complètement à sec. On décide de quitter les lieux, emmenant quelques vagues affaires rassemblées. A peine franchi la crête de la colline, ils reviennent finalement sur leurs pas...
5e jour : alors que le vent semble forcir, la lampe s'éteint et refuse de s'allumer et les braises du foyer se consument inexorablement...
6e jour : plus d'eau, plus de feu, un silence intemporel et permanent s'installe maintenant dans la maisonnée, irrémédiablement.
Critique
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 19/20
Expérience cinématographique ultime qui met en scène et en abyme notre propre perdition existentielle, une invariable glissade vers le néant alentour qui vente et grouille dans les soupentes et les arrières-cours. En effet, sommes-nous tellement éloignés de ces deux personnages emblématiques de la nature humaine, avec sa récurrence quotidienne, ses insoupçonnables banalités et ses obstinées croyances, ballottés entre des besoins primaires incontournables, des activités professionnelles contraintes et des tâtonnements culturels vertigineusement limités ? Avec ses faramineux plans-séquences, dévidés jusqu'à l'extrême, dans une puissante psalmodie visuelle, hypnotique et catatonique, Bela Tarr déconstruit le monde et démasque les apparences, pour parvenir à un cinéma primaire, souverain, d'avant le regard, d'avant la narration, attestant de la vacuité de vivre et de l'inéluctable avènement d'un silence atterré et définitif, sans damnation ni rédemption. Remerciements à la 32e édition du festival "Premiers Plans" d'Angers (janvier 2020) pour une rétrospective partielle (six films) de l'œuvre du grand réalisateur hongrois, en sa présence...
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