Irène, Reine, Renie...C'est à l'âge de 78 ans, trente-sept années après le décès de sa seconde compagne, l'actrice
Irène Tunc morte dans un accident de voiture, le 16 janvier 1972, que le réalisateur Alain Cavalier se met dans l'idée et au devoir de réaliser un film sur celle qui, de toute évidence, marqua profondément son existence. Un long et lent travail de mémoire et d'émotion, avec comme intime fil conducteur une partie de ses carnets quotidiens, rédigés entre 1970 et 1972, pour cerner cette relation primordiale, à travers les lieux et les objets qui ont émaillé le parcours affectif du couple. Aucune allusion au parcours cinématographique de la jeune femme, aucune évocation hagiographique de son existence, seulement des moments épars et communs, rappelés à la mémoire par la relecture d'anciens écrits et des souvenirs induits, d'une étonnante proximité amoureuse, souvent ténus et bouleversants à la fois. Et c'est avec une intransigeante et fort estimable rigueur intellectuelle, que le metteur en scène évite d'embellir le passé, d'oublier les désaccords conflictuels et les malaises relationnels vécus et de nier la prégnante réalité d'une récurrente culpabilité.