C'est par strates inter-connectables qu'il paraît judicieux d'appréhender cette oeuvre vertigineuse et glacée. En arrière-plan toute l'impitoyable méthodologie du libéralisme à outrance pour augmenter les rendements, impulser le chiffre d'affaires et phagocyter les adversaires potentiels. Sur le devant de la scène, des êtres solitaires et fragiles qui ne connaissent que l'aimantation de la réussite et les spasmes du pouvoir. Un théâtre de l'apparence sans cesse contaminé, entretenu par l'ivresse d'une impérieuse domination, une nauséeuse culpabilité jamais assumée et le trouble magnétique de la chute menant vers une inévitable déréliction, sise dans les hautes tours anonymes et la bassesse des coeurs inhabités, victimes d'incontrôlés dérapages. Et c'est avec une apparente décontraction et une audacieuse certitude que le cinéaste Christopher Hochhäusler se paie le luxe et la dérision de ponctuer son film de quelques éléments incongrus, voire irrationnels, flirtant avec le malentendu, la folie et la mort.