Si vous aimez le linge sale au cinéma, courez voir ce thriller filant en lacets vers un hôtel de montagne. Une excellence photographique ménageant des coupures de plans, que le spectateur respire, déduise. On embarque, tout de suite gâté. D'abord côté distribution, tous, mais surtout le contraste Bacri Rottiers = "le pied" ! L'arrêt sur les expressions des personnages, le naturel des dialogues : assez vite on retient son souffle, que ce petit ne meure pas surtout... Un climat feutré, entre blanc et noir avec, constamment, deux milieux frottés comme pierres dégageant étincelles... Et pourtant pas d'explosion, un rapprochement bien réel, des compromis tacites. Côté scénario, c'est qu'on appelle "une bonne histoire". Certes, on peut lui reprocher son traitement classique, quoique quand cela décrit des dérives devenues une sale manie ça ait le mérite d'être limpide. Raffinement suprême, le point de vue du réalisateur tendu comme une perche aux plus téméraires !