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AZUR ET ASMAR-2006-
Animation
Nationalités : Belgique / Espagne / France / Italie
Durée : 1h38
Date de sortie en France : 25/10/2006
Genres : DESSIN ANIMÉ / CONTE
Theme
Réalisation : Michel OCELOT
Scénario : Michel OCELOT
Musique : Gabriel YARED
Distributeur : Diaphana Distribution
Visa d'exp. : 98363
Résumé
Les folles aventures de deux frères de lait, Azur et Aznar, qui veulent tous deux délivrer la fée des Djins.
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Il était une fois, dans un pays lointain, gris et froid, Azur, fils de châtelain. Azur est blond aux yeux bleus. Il est élevé par une nourrice dont le fils, Asmar, est brun aux yeux noirs. Les deux garçons grandissent comme des frères jumeaux, bercés par les histoires merveilleuses de la nourrice, jusqu’au jour où le châtelain voit d’un mauvais œil leur amitié et les sépare. Azur grandit et fait le voyage jusqu’au pays du soleil pour retrouver sa nourrice et chercher la Fée des Djinns dont elle lui avait si souvent parlée.
Véritable éblouissement pour les yeux, ce film déroule un tapis magique de décors que d’aucuns reconnaîtront ; les souks des ferblantiers et des teinturiers, les palmeraies luxuriantes et les grands porches des palais de Marrakech avec leurs murs tapissés de zelliges… De fait, Ocelot est allé dans les trois pays du Maghreb, appareil photo au poing pour collectionner un maximum de documents. Sous le charme, on se dit qu’on a déjà vu tout cela, sans le voir. Ce monde extraordinaire n’est pas une création imaginaire pour les besoins du film : « On reconnaîtra aussi des monuments de l’Andalousie, des éléments de la côte sud et est de la méditerranée. Je tenais à ce que l’on se rende compte que les décors étaient faits à partir d’éléments réels. Je voulais dire aux gens : « Ces endroits merveilleux existent : allez les voir ! » »
Michel Ocelot a puisé ses inspirations dans les œuvres des primitifs flamands et dans les miniatures persanes. On pense à certaines illustrations des contes des Mille et une Nuits d’où le Saïmourh, cet oiseau mythique des contes persans qui emmène Asmar par delà les mondes semble s’être échappé. En revanche, le Lion écarlate aux griffes bleues qu’Azur doit apprivoiser, ainsi que la Fée des Djinns, sont pures créations de l’auteur. Ocelot a lu de nombreux livres pour créer les environnements du film ; architectures, plantes, culture. Pour la fin, il a imaginé un décor qui serait un mixte des grandes mosquées d’Istanbul et de Sainte-Sophie, en accord avec le message du film prônant l’harmonie entre les peuples et les religions.
Car Azur et Asmar est un film sur la réconciliation possible des communautés, sur le respect de l’autre, sur la découverte d’autres cultures, sur le non-sens des préjugés. Ce film ouvre des pistes de réflexions passionnantes et nécessaires qui feront écho à l’actualité dont les enfants ne peuvent plus être épargnés aujourd’hui. En ce sens, il faut saluer l’excellente idée de ce film d’entraîner Azur dans ce pays d’Orient où les personnages qu’il rencontre parlent en arabe. L’audace de ce film est de ne pas traduire ces moments pour que l’on se mette dans la peau de l’étranger pour qui la barrière de la langue est un obstacle.
Emportés dans les aventures haletantes des deux héros, le spectateur fera des rencontres bien surprenantes ; une princesse haute comme trois pommes avec un caractère bien trempé qui n’a qu’un rêve, être confronté à la réalité du monde extérieur ; avec ce petit bout de femme, la question de la condition de la femme est posée avec beaucoup d’espièglerie. Comme souvent dans les dessins animés, il y a le trublion de service, un élément comique. Il est représenté ici par Crapoux, un « beauf » à l’esprit assez réac et limite raciste, affublé de lunettes avec des carreaux et une monture énorme. Il est doublé par l’inénarrable Patrick Timsit. Par son physique ingrat mais drôle à la fois, le visage cramoisi et un bonnet violet sur la tête il est le petit grain de sable bienvenu dans cet univers d’une beauté à couper le souffle.
Le charme est complet grâce à la musique créée par Gabriel Yared primé pour nombre de ses compositions aussi bien pour "Camille Claudel", "L’Amant", que Le Patient Anglais. En travaillant sur "Azur et Asmar", il a renoué avec les sonorités qui l’ont bercé : « J’ai entendu des orchestres orientaux pendant toute mon enfance, avec le son des ouds, des kanouns, des violons arabes et des naïs, ces flûtes de roseaux que l’on joue de côté. Tous ces instruments vivent encore dans ma mémoire. » Et nous sommes en accord avec Gabriel Yared lorsqu’il affirme qu’Azur et Asmar est le plus beau film d’animation qu’il ait vu jusqu’à présent : "C’est la beauté qui peut élever les gens. La beauté dans tout. Dans la couleur, dans le conte lui-même, dans les dessins, les décors, la musique, dans chaque élément. Et je pense que ce film, en plus de divertir, éclairera et élèvera tous les publics, de 7 à 107 ans !" (Son site : Ecrivain de votre vie)
Bibliographie