Bande-son envoûtante, dépaysement, on peut s'accrocher à l'échelle du car et tanguer avec cette nouvellement montée et qui s'accroche... Attention, méandres anecdotiques fréquents. La petite dame en robe d'été veut juste une semaine de sursis avant de plier bagages, "le café est mûr". Ses cheveux, véritable reflet flamboyant de la terre rose africaine signalent qu'elle vient d'ailleurs, en témoigne le message qui lui est destiné du haut d'un hélicoptère et aussi le coffre aux clés baladeuses. Déjà le spectateur, séduit par le charme pictural et auditif, est dubitatif quant à la valeur de la dernière liasse... Flash-back, retour au trajet, Maria assise cette fois dans le car... Arrivée dans une maison en dur, quelques survivants, un fiston qu'il aurait été préférable de laisser au lit (Nicolas Devauchelle, carrément deux personnages pour le prix d'un) ! Beaucoup d'indices pêle-mêle, des dialogues animés, et toujours rien de clair. La volonté de multiplier les interprétations, ou une délicatesse franco-africaine de bon aloi. Pistolet sur la tempe et... la dame toujours aussi battante ! Les dialogues instruisent tout en omettant le petit plus qui ferait qu'on embarque. Attendrissante Isabelle Huppert en récoltante de brousse aux prétendants clairsemés (Christophe Lambert, lui aussi bien mis en valeur). L'impression de vide se change en malaise. Le voyage esthétique, l'ambiance réussie laissent sur la faim car Madame Vial dévisse, sans doute victime d'un coup de chaleur... A retenir, l'attitude des enfants-soldats, le racisme rampant qui devient traînée de poudre si les circonstances s'y prêtent : ils font la force de ce film.