Le dernier plan révèle toute la symbolique de ce Lelouch attachant. Simon souhaite une bonne année à Françoise qu’il retrouve après six ans d’absence sous une inscription révélatrice, Paris 1973. Tout a changé, on peut ceinturer la capitale par la route, Roissy nous souhaite le bonjour. La femme offre un autre visage celui du choix de mettre dans son lit un amant de passage, tout en reformatant dans un noir et blanc final un comportement adapté à une fausse PénélopeLes valeurs se transforment en donnant congés aux émouvantes retrouvailles d’un homme et une femme sur un quai de gare. Seul l’amitié garde ses couleurs d’origines dans un contexte de braquage amusant, sans haine, dans des divergences n’empêchant pas de s’accepter tel que l’on est, au risque de se fragiliser dans l’action par ses différences.Claude Lelouch filme une œuvre prémonitoire, un passage de témoin entre deux époques, l’une termine une collectivité de mœurs scrupuleuse absente de libertés individuelles nommé famille, l’autre entame une indépendance assumée dans des pas précipités vidant en hâte des cendriers pleins.La femme maître de son destin évolue dans un contexte d’existence choisie en resservant comme plat du jour le cas échéant un conformisme calculé, pendant que l’homme reste sur les acquis de principes jugés vieillots par ces temps nouveaux.L’accordéon instrument convivial lutte désespérément contre une nouvelle philosophie synonyme de parcours uniquement que pour soi.Ces perceptions nouvelles, réduisant au pilon d’anciennes règles de comportement, annoncent l’éclatement familial et le premier choc pétrolier. Le regard final abattu de Simon en dit long sur ce qui nous attend.On s’éloigne de plus en plus du code d’accès aux coffres, "La mer est calme et tout va bien". L'année 1973 est un changement de cap important, un chacun pour soi venu au monde dans une dépendance de l'or noir de plus en plus importante.