Evitant les convenus écueils dénonciateurs d'un misérabilisme appuyé et les commodes élancées mélodramatiques d'un scénario à risques, mettant en représentation un individu et un monde en finitude, Alejandro Gonzalez Inarritu nous impose une magnifique déchirure existentielle, un rien christique et diabolique à la fois, humaine en sorte, avec une rigoureuse performance d'acteur de Javier Bardem, littéralement investi, possédé par son douloureux personnage, en vacance et en dialogue avec les morts fantômes qui attendent l'autre passage.