Alila, titre et tête d'affiche se confondent... Avec l'événement de "La Flottille" au large de Gaza, la droitisation d'un régime israélien qui s'isole de la scène internationale, on aurait vite l'impression en 2010 que ce film est une antiquité... Avec sa cohabitation de bric et de broc, ses trafics, ses drames de couples, son amazone centrale flanquée d'un courant d'air (un type même pas sexy), circulez !... Renseignements pris, le scénario serait librement inspiré d'un livre décrivant la promiscuité vécue par les Israéliens. Une trame respectée à l'écran, chacun des principaux personnages vivra une transformation, utile pour supporter le labyrinthe qui y conduit... On peut déplorer l'atmosphère anecdotique, l'utilisation de constantes métaphores en complets zigzags, la mise en valeur de la belle plante qui s'allonge sur commande, les coups de gueule incessants... On peut regretter pareilles diversions et ne voir que la tension croissante dans ce coin du monde aujourd'hui (ce que la presse veut bien en rapporter)... Ou bien accepter le va-et-vient que le réalisateur utilise avant de préciser sa pensée (l'interview d'Amos Gitaï en bonus sur le dvd est plus touchante que son film à bien des égards)... Chaos pour moeurs trop différentes, réveil après des années de futilité, des points de détails si on veut... Quant à la croyance ancestrale comme quoi "la guerre fait l'homme", le débat est plus ouvert que jamais.