Les hautes sphères du cinéma "intello" condamneront cette bluette en arguant que cette France-là est une vue chimérique de bobo... Pourtant, l'intention à elle seule justifierait la bienveillance, en tous cas pour ceux qui ont raffolé du temps de Bourvil, Gabin et autres figures s'ébrouant dans le genre populaire. Discrète justice rendue à la perte affective et aussi à l'âge, en particulier du côté féminin. Audace de se pencher sur les substituts de père et mère, autant d'opportunités pour panser les plaies mal refermées de l'enfance... Hommage à la culture livresque facile d'accès et qui console des poches percées dues aux récessions économiques en maintenant vivant, voire en rattrapant les lacunes scolaires... Surjoué par moments (les scènes du café regorgent d'archétypes), avec des dialogues inégaux, parfois très convenus... On frôle la caricature de villages, promiscuité = ragots ou entraide, mais reconnaissons qu'il plane une réelle bonté, une volonté de pacification qui fait du bien en ces temps vachards... Du reste, quelques bons mots sur la fin rattrapent le décor un peu facilement planté... Résultat, grâce à ses acteurs complémentaires (Casadesus, Maurane, Depardieu, Stévenin et les autres...), de ce film estival, on retiendra les valeurs profondes. Possible de le coupler avec "Les petits ruisseaux" de Pascal Rabaté à l'affiche également : traiter du grand âge sans tricherie, sans peur, vaut de l'or en 2010 !