Le premier mouvement d'humeur, en sortant de la salle, est de grogner contre les lenteurs et les longueurs, a priori inutiles de certains plans, étirés à l'extrême, jusque dans une crispante lassitude. Cette réaction épidermique et simpliste néglige le crucial fait que ces piétinements scénaristiques participent fort justement à ce travail de sape et d'éclaircissement d'une société ubuesque et fossilisée où l'ombre de Ceausescu reste présente, avec ses aberrantes enquêtes policières et ses autoritaires directives.